Les perturbateurs endocriniens : les éviter pour préserver nos hormones

On entend de plus en plus parler des facteurs environnementaux de différentes pathologies ou troubles, de l’impact de la santé de la planète sur nos corps à nous, qui faisons partie de cet écosystème naturel, et de l’effet boomerang des tortures que l’on fait vivre à notre terre et qui nous reviennent de plein fouet dans la face.

Ce n’est pas réjouissant, c’est culpabilisant, angoissant et à la fois décourageant car comment faire pour limiter notre exposition à ces molécules toxiques alors même qu’elles font partie intégrante de notre environnement et que les études prouvent que nos corps sont tous habités par des molécules de plastique qui ne devraient pas s’y trouver ?

Ma réponse sera celle du petit colibri : faire sa part, chacun à son échelle.

Et rappelez-vous que l’idée ici n’est pas d’être parfaite mais de placer le curseur où on le peut, où on le veut et ce à chaque phase de notre vie car les choses changent, évoluent alors à nous d’apprendre à surfer les vagues en gardant notre santé et charge mentale en point central de nos décisions.

Maintenant que cela est dit, qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Un perturbateur endocrinien est une molécule chimique proche ou non de la composition de nos hormones, qui interagit avec nos récepteurs et perturbe les messages qu’ils reçoivent.

Ces perturbateurs influent sur toutes les étapes de vie d’une hormone : sa production, sa sécrétion, son transport, son stockage, son élimination.

On parle d’hormono-mimétisme lorsqu’ils imitent l’action d’une hormone, ou d’hormono-inhibition lors- qu’ils en bloquent l’expression ou le métabolisme.

Quelle que soit l’action, elle est préjudiciable car elle brouille le bon fonctionnement naturel de notre système endocrinien et ce à long terme puisque nous sommes exposées quotidiennement à ces composés nocifs.

On trouve aujourd’hui des perturbateurs endocriniens dans l’alimentation via les pesticides, les viandes traitées à grands coups d’hormonothérapie, les cosmétiques, l’eau du robinet (puisque les déchets d’hormones de synthèse et de pesticides y coulent, certains contenants en plastique surtout s’ils sont chauffés, les meubles et leurs composés volatils, et jusque dans l’air que l’on respire !

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirait d’ailleurs le signal d’alarme en 2012 dans son rapport « State of the Science of Endocrine Disrupting Chemicals » en reconnaissant l’action nocive des perturbateurs endocriniens sur notre équilibre hormonal et la nécessité d’agir.

Alors, bien sûr, il est impossible de s’arrêter de vivre et de respirer mais il existe, pour qui prend le temps de se renseigner, d’autres options : des agriculteurs et éleveurs respectueux, des cosmétiques naturels, des meubles éco-responsables ou de seconde main, des systèmes de filtres innovants qui permettent d’éliminer de l’eau du robinet une grande partie de ses métaux lourds et polluants.

Voici une liste non exhaustive des perturbateurs endocriniens, aussi appelés « xénohormones », les plus fréquents, dont le nom sur une étiquette doit vous alerter :


  • bisphénol A, S, F ;

  • phtalates ;


  • parabènes ;


  • retardateurs de flammes bromés ;


  • composés perfluorés, dont le Téflon ;

  • mercure ;


  • plomb ;


  • triclosan ;


  • cadmium.

Résultat, on fait quoi au quotidien pour limiter les perturbateurs endocriniens ?

Alimentation

  • Consommer au maximum des produits issus de l’agriculture biologique.

  • Filtrer son eau, avec par exemple une bonbonne de chez Berkey waters.

  • Privilégier du matériel de cuisson sain type fonte, acier inoxydable etc. (site internet Warmcook)

Maison

  • Privilégier les produits de nettoyage les plus naturels possibles : savon de Marseille, du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, du percarbonate de soude, du savon noir, de la terre des sommières etc.

  • Faire sa lessive maison ou opter pour une lessive biologique afin de vous éviter les parfums de synthèse qui sont toxiques.

  • Se meubler autant que possible de seconde main ou auprès de marques éco-responsables pour limiter au maximum la diffusion de composés organiques volatiles (COV) qui sont toxiques et peuvent perturber les voies respiratoires en particulier des plus petits.

  • Si vous devez rénover ou repeindre votre logement, orientez-vous autant que possible vers des matériaux naturels et des peintures sans COV comme par exemple celles de la marque française Algo.

  • Privilégier les matériaux naturels aux dérivés de pétrole, par exemple un tapis en fibres naturelles (coton, toile de jute etc) plutôt qu’en polyester.

  • Si vous habitez en campagne, renseignez-vous sur le traitement des champs avoisinants afin de limiter votre exposition aux pesticides.

  • Évitez de faire brûler des bougies conventionnelles, choisissez plutôt celles produites à base de cires végétales comme la cire de soja par exemple, et aérez toujours après avoir brûlé une bougie, un encens, du palo santo ou autre combustible.

Beauté

  • Limiter les parfums de synthèse, que l’on applique bien souvent pile sur la thyroïde alors qu’ils sont bourrés de composés chimiques perturbateurs endocriniens.

  • Privilégier les produits les plus bruts et biologiques possibles : huiles végétales, beurres végétaux, aloé vera, huiles essentielles à petite dose et selon les contre-indications spécifiques de chacune.

Pour en savoir plus je vous recommande ces deux épisodes de podcast sur la parfumerie naturelle avec Karine Torrent et les cosmétiques naturels avec Jeane Clesse.

Habillement

  • De la même manière que pour l’ameublement, privilégiez les marques éco-responsables ou de seconde main, les matières naturelles (coton, lin) plutôt qu’issues de la pétrochimie (viscose, polyester etc).

  • Lavez toujours vos vêtements avant de les porter.

  • Choisissez des sous-vêtements en coton, idéalement biologique.

  • Privilégiez les protections périodiques biologiques qui n’auront pas été blanchies à grands coups de solvants.

Recommandations

Livres :

  • Naturel, pour le meilleur et pour le reste, Sidonie Bonnec et Marie Drucker.

  • Mon dressing idéal, Céline Séris

Ameublement : Emmaus et autres ressourceries

Lingerie : Simplement, We are jolies

Parfumerie naturelle : Floratropia, Aimée de Mars, 100Bon

Filtre à eau : Berkey waters

Cuisine : Warmcook.fr, Le vitaliseur de Marion

Cosmétiques : Bioflore.be

Peinture : Algo

Marion Pezard